Il y a quelques jours Youtube a fait une annonce importante qui est passée presque inaperçue mais représente un premier pas dans la bonne direction, aussi petit soit-il. La firme est en train de mettre en place un système qui garde les revenus de côté pendant une « dispute » Content ID, pour ensuite les re-distribuer correctement. Heu, Axel, quoi ?
Quelques explications sont de vigueur pour les non-initiés. Content ID c’est la bouse de système que Youtube utilise pour gérer les problèmes de copyright. Oui, je suis dur, mais c’est un fait. Autre fait : gérer ces soucis sur une plateforme aussi énorme doit être un véritable calvaire. Bref. Il y a deux parties : une première complètement automatisée qui va directement poser une alerte copyright en détectant le contenu via un robot, une seconde qui réceptionne les plaintes des potentiels ayants-droits et fait l’intermédiaire avec le créateur de contenu. Les deux sont assez proches car au final on parle des mêmes choses, et ceux-ci disposent de faiblesses similaires : rien n’empêche un « Copyright Troll » de casser les pieds.
Pour imaginer un Copyright Troll, il faut vous représenter un type genre Martin Shkreli mais adapté au monde du copyright. Une entité qui gagne sa croûte en s’accaparant le travail des autres et en profitant d’un système pourrave. Yep, une bonne bande de parasites. Malheureusement ce genre de pratique est régulière et ne concerne pas que des entités comme celles-ci. En effet, n’importe qui peut réaliser une plainte illégitime, généralement basée sur une interprétation différente de la notion de fair use.
Bref, il est très fréquent que des créateurs de contenu se retrouvent avec des plaintes voir des strikes sur leurs chaînes alors qu’ils sont dans leur droit. Actuellement le système est comme suit : lorsqu’une vidéo est touchée par une plainte, la monétisation de celle-ci s’arrête le temps de régler le bordel, qui prend généralement plusieurs semaines le temps de plusieurs étapes bien cadrées avec des semaines « tampon ».
Exemple, prenez un youtuber qui utilise des clips courts d’autres vidéos pour illustrer des propos et qui, on part de ce principe ici, respecte le fair use. Pendant cette période de traitement de la plainte, le créateur ne touche pas un centime sur les vues réalisées, et s’il s’agit d’une vidéo sur un sujet « chaud du moment », autant vous dire qu’il loupe la majorité de ses revenus.
Avec le nouveau système, qui sera mis en place ces prochains mois, sans précision, les vidéos continueront d’être monétisées pendant la « dispute », les revenus seront mis de côté puis distribués à la partie qui est dans son droit. Cela permettra au youtuber de récupérer son cash s’il s’est fait troller, c’est une bonne chose. C’est aussi une façon pour Youtube de toucher une pourcentage de revenus sur les vidéos sous dispute, mais ça il ne faut pas trop en parler.
D’après Youtube, « seules 1% des plaintes Content ID sont contestées ». Sans blague ? Vous savez quel est l’impact d’une dispute contestée à tord ? Un strike. Au bout de trois, tu dégages de Youtube. Tu m’étonnes que les créateurs vont pas s’amuser à contester, mieux vaut perdre quelques euros que perdre sa chaîne. Bordel. On appelle ça avoir des œillères.
Quoi qu’il en soit, avec ce système Youtube compte réduire le nombre de fausses plaintes qui n’ont pour but que d’emmerder le youtuber, ça me semble assez judicieux, reste à voir quand il sera déployé et s’il est bien fonctionnel. Dans son communiqué, la firme déclare être en train de bosser activement pour améliorer Content ID, à suivre donc.