« F*ck me sideways with a baseball bat! » – c’est plus ou moins ce que je me suis dit en voyant le bad buzz lié au Note 7 visiblement plus efficace qu’un stagiaire de chez ISIS (too soon?). C’est aussi ce que vous vous êtes dit quand vous avez constaté que je vous avait plus ou moins enfumé avec cette histoire de W38 et de ma volonté de publier régulièrement. Ah ! Blague à part, j’admets volontiers avoir plutôt poussé Youtube plus que le site web cet été, c’est dommage mais je vais vous dire, y’a pas mort d’homme.
Cela étant dit, passons au meme d’aujourd’hui (que celui qui lit « mémé » ou « mème » dans sa tête aille se pendre).
La Note 7 hype
Samsung s’était clairement moqué de nous avec le Note 5, rien de bien disponible en France, communication zéro. Nous avions le S6 Edge Plus pour nous consoler mais « ce n’est pas la même chose », moi jveux un stylet pour impressionner mes amis bordel. Alors quand le Note 7 (apparemment la syntaxe correcte est « Note7 », mais f*ck that) a pointé le bout de son nez, l’heure était à la joie.
Samsung a déconné en dévoilant le produit plein été (2 août) à New York, histoire que le truc passe le plus inaperçu (oui oui, surtout pour avancer la sortie commerciale, apparemment une brillante idée hein ?), mais s’est rattrapé en présentant la bête à Paris mi-août. J’étais simplement en train de bronzer donc je n’ai malheureusement pas pu voir le produit à ce moment.
Quoi qu’il en soit, suite à l’annonce, nous (vous, moi) étions plutôt partagés sur notre niveau de hype lié au nouveau Note, il affiche quelques caractéristiques et fonctionnalités intéressantes, mais sans être révolutionnaire. Je vous avait préparé un petit résumé en vidéo, qui vous a visiblement bien plu.
« Boom »
Nous attendions donc le produit sagement, surtout hâte de le tester pour ma part afin de vous livrer un avis. Au delà du manque de nouveautés, s’agit-il d’un bon smartphone ? Mais il y a eu un « couac » plutôt massif.
Je vais faire bref car vous avez déjà dû lire tout ça ailleurs. Grosso modo quelques terminaux (apparemment 0.1% des produits vendus) ont un souci au niveau de la batterie qui peut prendre feu et provoquer une petite explosion. Des cas ont été répertoriés, photos à l’appui, avec récemment une histoire qui implique un enfant. Comme un bad buzz vaut mieux qu’un fiasco massif, Samsung a lancé un énorme programme de rappel des terminaux, avec remplacement.
Un total de 2.5 millions de Note 7 concernés, soit un coût d’un milliard de dollars, ça pique, mais c’est probablement la bonne décision. Dans tous les cas, l’information avait déjà fait le tour du monde et certaines compagnies aériennes, dont Air France, avaient déjà imposé l’interdiction du produit à bord. Comment cette mesure sera mise en oeuvre ces prochains mois quand un mélange entre des produits « safe » et « non safe » seront en circulation ?
Logiquement, Samsung a également arrêté de prêter des terminaux à la presse et a récupéré les produits qui étaient dans les rédactions. C’est pour cela que certains médias ont pu publier leur test du produit et d’autres non.
Le risque zéro n’existe pas, mais…
Prenons un peu de recul sur cette situation. Nous sommes entourés d’objets high-tech, dans lesquels du courant passe. Le risque zéro n’existe pas, c’est une évidence même si c’est pénible.
Par le passé, de nombreux cas ont été répertoriés (médiatisés), sans compter ceux qui ont juste fait l’objet d’un passage au SAV. Samsung est concerné, avec notamment le S3 qui, rappelez-vous, était aussi réputé pour prendre feu, des cas d’iPhone récents également, HTC, Sony, Motorola… et pour sortir du monde du mobile, le cas le plus parlant de ces derniers mois est le fameux Hoverboard, avec pour le coup un paquet de vidéos qui ont vu le jour dans lesquelles le bordel prend feu sous nos yeux ébahis.
Le coupable dans ces accidents est généralement la batterie, mais le responsable « humain » n’est pas toujours le même. Par exemple, si un utilisateur décide d’utiliser un chargeur non adapté, il est en tord car ne respecte pas les conseils du manuel d’utilisation. Mais clairement dans le cas du Note 7, c’est autre chose. Nous n’avons à priori pas affaire à un produit mal utilisé, à l’instar de l’Hoverboard, il semble que la batterie soit fautive, avec derrière un fournisseur qui n’a potentiellement pas su gérer une telle commande, Samsung SDI.
Pour le Note 7, Samsung SDI s’est occupé de 70% des batteries à produire, avec 30% pour le chinois Amperex Technology (ATL). C’était une première pour SDI, ce qui peut expliquer les soucis qu’il y a eu. ATL a ainsi reçu un grand volume de commandes pour pouvoir assurer les remplacements.
Loin de moins l’idée de pointer le doigt vers SDI sans connaître tous les détails de l’histoire, éléments qui resteront secrets de toute façon. Mais c’est l’occasion de rappeler que la course au « moins cher possible » peut motiver des choix moindres côté qualité de production et quand cela concerne les batterie, c’est un véritable problème. Surtout dans une société où celles-ci sont omniprésentes.
RIP Note 7 ?
Bref, est-ce que le Note 7 est mort ? Est-ce qu’on peut dire « RIP la gamme Note » ? Voir même « a+ Sammy lol » ?
Sans aller jusqu’à là, on constate déjà que Samsung a pris un sacré coup dans la tronche ces derniers jours, ajoutez cela au coût du programme de remplacement, le moins qu’on puisse dire c’est que pour cette année le Note sera, commercialement parlant, un coup d’épée dans l’eau, voir plus une balle dans le pied, mais il faudra attendre les résultats financiers l’année prochaine.
Autre certitude, les ventes de Note 7 sont arrêtées, on ignore encore quand/si cela va reprendre et le nom « Note 7 » restera associé à « smartphone qui explose« . Jamais optimal. Tiens, regardez un autre exemple. Quick. En 2011 un adolescent décède après avoir dîné dans un fast-food à Avignon. Le résultat de l’autopsie confirmera par la suite que le repas a bien provoqué la mort du jeune homme. C’est le genre de chose « qui arrive », tout comme « ça arrive » qu’un produit tech explose, mais cela a clairement flingué la réputation de la chaîne de restauration, qui s’est fait racheter par Burger King fin 2015.
La gamme Note à proprement parler n’est pas menacée à mon sens, si Samsung travaille bien sa communication, c’est rattrapable. Par contre il faudra attendre la prochaine itération car, à mon sens, pour ce « 7ème opus », c’est cuit.