Hier je vous parlais de ma vision de l’évolution de l’univers de l’édition, notamment dans le domaine du tech, suite à la sortie de The Outline. Aujourd’hui quelques confrères se lancent dans une nouvelle aventure et je pense que cela vous intéressera.
Vous connaissez La Fnac, peut-être également le « Labo » Fnac. Il s’agissait d’un ensemble de testeurs en laboratoire qui s’attardaient sur différents aspects de quelques produits vendus sur La Fnac de façon à orienter les consommateurs. Le principe était super qualitatif mais très peu mis en avant.
Désormais le Labo Fnac devient un média à part entière, toujours dépendant de La Fnac bien entendu mais avec son interface à part, ses actualités et bien sûr ses tests de produits, qui prennent de l’envol avec l’intégration de quelques journalistes spécialisés tech en complément de l’équipe de testing technique. Vous connaissez peut-être ces personnes :
- Sofian Nouira – rédac chef (Mobiles magazine, LesMobiles.com et plus récemment LesNums)
- Laure Renouard – journaliste (Mobiles-Actus puis FrAndroid en tant que rédac chef)
- Mathieu Freitas – journaliste (LesMobiles.com)
- Driss Abdi – journaliste (Ouatch, Tom’s Guide, Infos Mobiles l’Argus du mobile…)
- Romain Challand – journaliste (FrAndroid)
La raison pour laquelle je prends le temps de vous lister l’équipe choisie pour mener à bien ce projet, c’est tout simplement car je connais la plupart. Il s’agit de collègues que je croise régulièrement aux événements, salons, conférences diverses et qui œuvrent dans ce secteur depuis des années pour certains. Ils ont « fait leurs preuves » et n’ont pas été choisis au hasard, enfin à priori.
Tout ceci c’est bien, mais donc, ce Labo, ça donne quoi ?
Une interface épurée et propre, très lisible
Les catégories abordées devraient vous plaire : Photo/vidéo, Son, TV, Objets connectés, Smartphones, Information, Gaming et Impression/Stockage. Du pur tech donc comme on l’aime. Niveau éditorial c’est simple, deux types de contenus : les news et les tests.
Une des forces du Labo Fnac, c’est que le média dépend de -vous l’avez deviné- La Fnac. Il n’a donc pas réellement besoin d’afficher de la publicité pour gagner sa croûte, il a un rôle d’information avant achat d’une certaine façon. De fait, l’interface est propre, épurée, le contenu peut respirer et c’est franchement agréable.
Les tests se basent sur une des forces du concept initial, le « labo » et sa fameuse « toile d’araignée » de notation. Vous avez droit à un test écrit complet classique accompagné d’analyses plus poussées sur l’affichage ou encore le son, le genre de chose qu’on peut réaliser quand on dispose à la fois de l’équipement et des compétences. Une conclusion qui propose une note sur 5, une « toile » (diagramme de Kiviat) et les sous-notations pour rentrer dans les détails. C’est complet et facile à lire.
Quid de l’objectivité ?
Ok, le truc est propre, semble complet, tout va bien. Mais la question la plus importante reste la suivante : quid de l’objectivité ? Ben ouais, si le média est lié à un revendeur, il doit avoir tendance à pousser à l’achat, non ?
Sur ce point je ne vais pas (encore) m’avancer car je n’ai pas assez de recul, mais il semble qu’au contraire, ce Labo Fnac arrive à faire preuve d’objectivité. Les points forts sont bien entendus mentionnés mais les faiblesses également et sans prendre de pincettes. Si le produit est déterminé comme « mauvais », il se tape une seule étoile. Exemple avec le Wiko U Feel qui prend une bonne tarte dans sa tronche (et visiblement c’est mérité, je ne l’ai pas testé mais beaucoup de confrères en parlent en mal).
Dans les faits il faut imaginer la chose suivante. En soi, si vous êtes un consommateur et que vous avez décidé que vous achèterez votre prochain smartphone (ou autre) sur le site de La Fnac, peu importe quel produit vous choisirez, l’enseigne touche sa marge. Alors pourquoi encenser tous les produits, ce qui pourrait au contraire avoir l’effet de faire fuir le client ?
Il faudra cependant être attentifs aux conclusions sur les flagships des marques phares, sur lesquels tous les e-marchants font un beurre considérable si le volume suit, sans oublier l’aspect « politique ». Est-ce que l’enseigne serait prête à endommager ses relations avec, disons, Samsung, en notant négativement le prochain Galaxy S ?
Le « détail » qui tue
Mais le truc qui fait toute la différence, c’est que les notes de la rédaction du Labo sont visibles directement sur les fiches produit sur la boutique en ligne. Et rien que pour ça, je dis bravo. C’est putain de culotté ! Regardez, dans l’exemple du Wiko U Feel, ça signifie que le vendeur lui-même déconseille l’achat du produit qu’il vend. C’est, à mon sens, ce qui fait toute la force de ce Labo, c’est tout à l’honneur de La Fnac.
Bref, je pense que ce Labo a de beaux jours devant lui. Il est propulsé par une entité qui n’a pas besoin de faire de la vue pour justifier l’existence du média et peut donc se concentrer sur la qualité du contenu, la fiabilité de celui-ci. J’ai tendance à penser que ce genre d’initiative peut jouer un rôle, en France, face à un Amazon qui écrase tout, mais seul l’avenir nous le dira.
Dans tous les cas, longue vie au Labo Fnac et bravo à l’équipe derrière ce projet, une belle aventure commence 😉
9 décembre 2016 — 19 h 16 min
Effectivement bonne initiative de la fnac ! J’avais un peu peur pour l’objectivité mais l’exemple du Wiko m’a rassuré.